La
fabrication de sel à Touques remonte très vraisemblablement au XIIIè siècle. À
cette époque, on dénombre 52 salines qui font de Touques le principal lieu de
production de sel avec le Mont-Saint-Michel.
Pour concevoir du sel en Normandie, il faut
utiliser un procédé bien particulier que l'on peut décrire ainsi: la première
opération consiste à déverser de l'eau douce dans de grandes cuves dans
lesquelles on a superposé une couche de sable sur une couche de paille. L'eau
s'imbibe alors du sel contenu dans le sable. On transvase ensuite cette eau,
dite "brune" dans une autre cuve, appelée "plomb" que l'on va chauffer durant
environ deux heures. Une fois l'eau entièrement évaporée, on récupère le sel
que l'on égoutte dans des paniers en osier de formes coniques.
Ainsi fabriqué, ce sel est ensuite entreposé
dans le grenier. Malheureusement, le sel de Touques, bien que d'une pureté
remarquable, est un très mauvais conservateur. En 1656, le nombre de salines
chute à 24. Les saulniers se font de plus en plus rares et certains quittent
même les lieux pour des contrées lointaines à l'image
de Nicolas Bellanger dit "Le Saulnier" qui part pour le Canada.
(Publication de la ville de Touques 2000, page 10)